C. Les «homarderies »
Nous avons vu que plusieurs de nos informateurs ont travaillé dans les «homarderies». Ces conserve- ries semblent avoir été des lieux favorables à la diffu- sion et à la transmission des chansons.
L'industrie de la pêche au homard devint impor- tante dans l’Île-du-Prince-Édouard vers 1880. Elle de- vança rapidement tous les autres genres de pêche qui se faisaient à l'époque '?. Dans la paroisse aca- dienne de Mont-Carmel, les trois premières «homarde- ries » furent construites en 1879. À partir de cette date, la pêche au homard prit un essor considérable de sorte qu’en quelques années on comptait vingt et une de ces usines entre Summerside et le Cap-Egmont, une distance de seulement treize milles. En 1901, deux cent vingt-sept conserveries mettaient le homard en boites dans l'Ile 4. Cette nouvelle industrie saisonnière necessita une importante main-d'œuvre. Chaque éta- blissement engageait des hommes pour faire la pèche et quelques-uns pour travailler dans l'usine. La plupart des travailleurs dans la «homarderie» étaient cepen- dant de sexe feminin. Ce fut probablement la première fois dans la province que les filles et les femmes tra- vaillèrent à salaire en dehors du foyer, et ce, en si grand nombre.
Ces établissements de pêche et de conservation de poisson offraient généralement la pension à leurs employés, car souvent ces derniers habitaient à une distance trop éloignée de leur emploi pour y faire le voyage quotidiennement. On s'y installait
dien, le 16 décembre 1880, p. 1.
13. «J.J. Gallant — Pioneer in Lobster Trade», Halifax Herald, 2 novembre 1942.
14. AH. Clark, Three Centuries and the Island, Toronto. University of Toronto Press, 1959, p. 148.
FT