rons et ne revenaient qu'au printemps. Les Acadiens de l'Île ont fréquenté entre autres les chantiers fores- tiers du Maine, du New Hampshire, de la Miramichi. de Kamouraska et du Témiscouata au Québec, ainsi que ceux de la Nouvelle-Ecosse. Ces camps accueil- laient des hommes venant de tout l’est du pays.
Plusieurs complaintes témoignent de cette mobi- lité des Acadiens de l’Île-du-Prince-Édouard. Pascal Poirier de Tignish se marie en secondes noces en 1835 à Bouctouche. Il se noie quelque temps apres lorsqu'il est en route avec sa femme pour visiter ses beaux-parents (cf. Pascal Poirier). Sylvain et Gilbert Gallant, Eric Perry et les autres membres de l'équi- page d'une goëlette, périssent vers 1872 en revenant de Boston (cf. Naufrage en revenant de Boston). Dans un autre naufrage, Agape Richard, matelot à bord de la goëlette Richard-Thompson se noie en 1890 en reve- nant de Pictou, Nouvelle-Écosse, à Summerside (cf. Agape Richard). Quant à Pierre Arsenault, il se noie également mais en faisant la pêche sur une goëélette américaine (cf. Pierre Arsenault). Dans un chantier forestier américain, Jérôme Maillet, de Saint-Louis, est écrasé par un arbre et meurt de ses blessures (cf. Jérôme Maillet), alors que François Richard est victime d'un accident dans une carrière dans ce même pays (cf. François Richard). Enfin, Jean-François Cor- mier se noie lorsqu'il est en route pour les chantiers forestiers (cf. Jean-François Cormier).
3. Les variantes
Un phénomène inhérent à la transmission orale est celui des variantes. Les chansons folkloriques sont caractérisées par ce phénomène. Souvent, l'âge d'une chanson peut être perçue par le nombre de variantes qui se présentent à travers ses différentes versions.
Les variantes sont ordinairement imputables à la mémoire des interprètes, ou encore à leur incompré-
86