qui ont suivi son arrivée, le colonel Compton fut assez sympathique envers les Acadiens installés sur ses ter- res. L'abbé Angus B. MacEachern, desservant à l'épo- que les Acadiens de l'Île, en donne des nouvelles à son évêque dans une lettre datée du 5 novembre 1805: Un certain lieutenant-colonel Compton, qui a acheté l'établissement français de Malpèque, se montre bienveillant envers nos gens, et leur a loué ses terres à des conditions raisonnables. Il est sympathique à notre religion. Le premier mars 1807, le colonel Compton faisait signer un bail en commun à vingt et une familles aca- diennes résidant sur son lot. De la plupart, il exigeait comme redevance annuelle dix boisseaux de bon blé, un mouton, une livre, deux shillings et neuf pence comptant, ainsi qu'une corvée de deux jours. Plu- sieurs autres conditions étaient également incluses dans ce contrat. Les relations des Acadiens avec leur propriétaire et avec leurs voisins anglais devinrent critiques avec le temps. Le père John C. Macmillan en expose le pro- blème dans son livre intitulé, The Early History of the Catholic Church in Prince Edward Island: La conduite agaçante des voisins protestants fut un autre revers pour les Acadiens. Il s'agissait prin- cipalement de colons anglais venus d'Angleterre à la demande du colonel Compton. À peine arrivés à Malpèque, c'est avec un regard de convoitise qu'ils commencerent à contempler les belles fermes défri- chées par les Acadiens. Ils ne tardèrent pas à pro- fiter de la malheureuse situation de ces derniers 40. «Lettre de l'abbé Angus Bernard MacEachern, St. Andrews. I.P.E., à Mgr Plessis», le 5 novembre 1805. AAQ, série 310, C.N. 1:34. Traduction de l'auteur. 41. «indenture between Harry Compton and the Tenants of St. Eleanors Village, March 1st, 1807». PAPEI, Conveyance Re- gister, liber 16, folio 45. 103