deuxième et troisième strophes indiquent deux de ces exigences :
À peine cueillons-nous un peu de blé Qu'il faut aussitôt aller leur porter... (B)
À n'importe quelle condition qu nous soyons Il faut leur donner chacun un mouton... (B)
Un des baux par lesquels les Acadiens s'engagèrent a payer des rentes au colonel Compton pour l’occu- pation de ses terres, regroupe les noms et les mar- ques de vingt et un Acadiens de Malpeque. Ce bail, en date du 1°" mars 1807, stipule dans une de ses clau- ses que chaque tenancier doit remettre annuellement au propriétaire «.… dix boisseaux de bon blé vendable, un bon belier châtré, une livre, deux shillings et neuf pence en monnaie légale de cette province... ». Cet extrait corrobore tres bien les vers cités ci-dessus.
Les autres vers de ces deux couplets décrivent la pauvreté de ces habitants ainsi que la misère qu'ils éprouvent à vivre avec toutes ces exigences de leur propriétaire. Au troisieme vers du deuxième couplet, on qualifie mème ces Anglais de «gens barbares ».
Le quatrième couplet raconte le départ propre- ment dit de Malpeque:
Nous voyant ainsi maltraités,
Nous fûmes résous de nous en aller. De poste en poste
Ne sachant où aller
C'est à la Roche
Qu'on a venu demeurer. (A)
Selon la tradition, le départ se serait fait en canot d'écorce ou en pirogue. Ces Acadiens seraient partis de la Baie de Bédeque et auraient suivi le littoral jus- qu'à Mont-Carmel où plusieurs s'installerent. Les au- tres se seraient rendus jusque dans la Baie-Egmont*.
54. à Indenture between Harry Compton and the Tenants of St. Eleanors Village, March 1st, 1807 ». 55. Blanchard, A/bum-Souvenir, 150° Anniversaire..…., p. 14.
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