Ils baptisèrent leur nouvelle colonie du nom de «La Roche». Ce nom fut choisi en raison d'un rocher es- carpé qui était situé dans la baie près de Maximeville*. Ce toponyme est pratiquement disparu de l'usage de nos jours. || a été supplanté assez tôt par «Egmont Bay», nom que reçut la baie en 1765 par l'arpenteur Samuel Holland.

La première année passée à La Roche ne fut pas des plus heureuses pour ces pionniers. De fait, la pre- mière récolte fut détruite par des souris. Citons à ce sujet l'historien J.-H. Blanchard:

Arrives en ces lieux, les hommes se mirent reso- lument à l’œuvre. Il fallut abattre la forêt et préparer de petits coins de terre pour y planter des patates, la première culture qu'il fut possible de faire cette première année. Malheureusement les mulots (souris) ravagerent toute cette récolte, et pendant le premier hiver, tout le monde dut subsister de poisson et des produits de chasse.58

Le cinquième couplet, le seul par ailleurs à figu- rer dans les quatre versions, rapporte cet étrange fléau:

La première année qu'on a été ici Nous avons été ruinés par les souris. Dieu par sa grâce

A fait l'année suivante

Une abondance

De grains et de froments. (A)

Les deux derniers vers de ce quatrain varient dans la version fragmentaire de Madame André Ar- senault. Elle les donne comme suit:

56. Ce rocher porte le nom de «Dutchman Rock». Il n'existe plus, s'étant effondré lors d'une tempête en 1909. (Rensei- gnement tire du journal de Joseph P. Arsenault, Abram-Vil- lage, l.-P.-E.).

57. Alan Rayburn, Geographical Names of Prince Edward Island,

sus Department of Energy, Mines and Resources, 1973, p. 47.

58. Blanchard, op. cit., p. 14.

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