femme acadienne, fit écrire par son épouse une note qu'il attacha à l’aide d’une fourche sur la porte de la grange du fermier acadien. Cet avis disait que si la famille Arsenault ne quittait pas immédiatement le village, on la passerait à la fourche à foin à l'exem- ple de ce papier. Au dire du père Burke, Madame Ar- senault quitta hâtivement le village avec ses enfants et se réfugia à Baie-Egmont*®. Le fait relaté par le père Burke ne correspond pas exactement à celui que donne la chanson. D'a- bord, l'écrit fut trouvé par le fermier, dit la complainte, alors que selon le père Burke, ce serait l'épouse de Joseph Arsenault qui l'aurait trouvé. Les deux récits ne s'entendent pas sur un second détail. Le père Burke écrit que Madame Arsenault, en trouvant la note, se dépêcha de quitter le village avec ses en- fants. De son côte, la complainte dit que ce sont les enfants qui sont allés chercher leur père: Ses pauvres enfants avertis de cela Sans regarder même aucun embarras, Leur pauvre père Ils ont ‘té retirer De la fureur De ces loups enragés. (B) Le Joseph Arsenault dont il est question est né en 174450. || aurait donc été âgé de soixante-huit ans en 1812. En raison de son âge relativement avancé, nous pouvons supposer qu'à cette date la plupart de ses enfants étaient déjà mariés et avaient quitté le foyer paternel. Un autre prêtre historien, le père John C. Mac- millan, rapporte lui aussi ce récit qui se rapproche beaucoup de celui de la chanson: 59. Rev. Alfred E. Burke, «Mission of S.S. Philip and James. Egmont Bay ». 60. Bona Arsenault, Histoire et généalogie des Acadiens, Québec, Le Conseil de la Vie française en Amérique, 1965, t. 2. p. 888. 111