L'auteur de la chanson, «la petite Julitte», était
fille de Joseph Arsenault (dit League and a half). Elle épousa Placide Arsenault à une date qui nous est in-
connue. Ce couple fut parmi les premiers Acadiens a déménager à Baie-Egmont£4.
Le quinzième et dernier couplet a seulement été
conservé dans la version du père Pierre-Paul Arse- nault. À travers ce quatrain ressort l'humilité de l’au-
teur qui S excuse de ne pouvoir bien chanter, n'ayant pas reçu ce don de Dieu:
4.
de 64.
114
Si ma chanson n'est pas bien chantée Je vous prie de m'excuser.
Car Dieu donne à sa créature,
À chacun selon sa nature.
Y en a qu'ont le don de bien chanter. Bien loin de là moi j'ai passé. (A)
Considérations sur la forme et le style
La complainte L'’exode des Acadiens de la Baie Malpèque est originale dans sa forme. Elle com-
CEA, notes généalogiques de Placide Gaudet.
Selon des témoignages recueillis de deux dames bien ren- seignées de Baie-Egmont, Madame Mélanie Arsenault et Mada- me Madeleine Gallant, âgées en 1976 de 87 et 78 ans respec- tivement, le père Pierre-Paul Arsenault aurait recueilli un cer- tain nombre de chansons de la fille de l’auteur de la com- plainte en question. Nommée Agnès, elle était mariée à Fidèle Arsenault. Elle décéda âgée de 97 ans, le 11 octobre 1909 (L'Impartial, le 30 novembre 1909). II est donc possible que ce soit elle qui donna le texte de la complainte au père Arsenault.
Cette même vieille dame servit d'informatrice au père John Macmillan lorsqu'il effectuait la recherche pour son livre, The Early History of the Catholic Church in Prince Edward Island. Ce fut probablement d'elle qu'il recueillit les faits en- tourant la fuite de Joseph Arsenault, son grand-père, ce qui expliquerait la ressemblance de ce récit au texte de la complainte. Ce renseignement, nous l'avons obtenu de la petite-fille d'Agnès Arsenault, soit Madame Augustin J. Arse- nault, d'Urbainville, Baie-Egmont.