donne l'historien J.-Henri Blanchard dans son livre sur l’histoire de Rustico. || nous apprend que Xavier Gal- lant, dont deux des filles étaient mariées à des fre- res Martin de Rustico, était surnommé «Pinquaing '?».
L'expression «pinquin» semble peu répandue dans le parler acadien. Le sénateur Pascal Poirier dit l'avoir entendue seulement dans l’Île-du-Prince-Édouard où le mot désigne un «plat composé de patates, de lard et de poulet mélangés et cuits dans une casse- role 13». Il l'écrit «pincan». Aujourd'hui, cette expres- sion est peu connue chez les Acadiens de cette île. En revanche, le plat, encore très populaire, est communé- ment appelée «ràpure» ou «chiard ».
Aux iles de la Madeleine, l'expression «pinquin» etait autrefois connue mais dans un sens totalement différent. Chez les anciens Madelinots, une personne peu recommandable, voire même «traître à son voisin», etait qualifiée de «pinquin'4». Où chercher l'origine du sens donné à ce terme ? Une hypothèse serait que la complainte elle-même en soit la source. Prenant pour acquis qu'elle fut bien connue dans les îles com- me la «Complainte de Pinquin», il est donc possible que les gens, se référant à la chanson, qualifiaient de «pinquins » des personnes ayant un peu le caractère du meurtrier.
Comme nous l'avons déjà fait remarquer, aucune version du Meurtrier de sa femme n'est complète. Pour cette raison, et en considérant le nombre de va- riantes importantes qui se dégagent en comparant les vingt-six versions, nous ne nous restreindrons pas à présenter un seul texte. Plutôt, nous placerons en pa- rallele trois versions parmi les plus complètes. Et, afin d'assurer la représentativité des cinquante-quatre vers
12. Rustico - Une paroisse acadienne de l'Île du Prince-Édouard, p. 93.
13. Pascal Poirier, Glossaire acadien, Moncton, Centre d'études acadiennes, p. 363.
14. Lettre d'Avila Leblanc...
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