plus revues en ce monde. En apprenant la mort tra- gique de son amie, l'enfant restait inconsolable. Pen- dant plusieurs semaines, elle errait seule dans l'obs- curité de la forêt, mangeant peu et se tenant à l'écart du monde. Elle avait une voix douce et on l'entendait souvent chanter dans sa solitude. Mais on prêta peu d'attention à ce qu'elle chantait jusqu au moment où l’on se rendit compte qu'il Res d'une com- plainte pour son amie disparue. À cette époque, la petite église se trouvait sur la ferme Pavilion. L'en- fant, qui s'était fait d'autres amis, assistait aux ser- vices religieux. Le prêtre, l’abbe de Calonne, connaissait l'histoire de l'enfant. Un dimanche, entre les services, alors que l'assemblée des fidèles était assise sur le bord d'un petit ruisseau qui coulait d'une colline non loin de l'emplacement de l'église, l'abbé demanda à l'en- fant de chanter sa merveilleuse et singulière chan- son. Elle répondit qu'elle ne pouvait pas, car c'était le dimanche. Elle voulait probablement dire par là que cette journée était toujours trop triste, car c'était en ce jour que son amie avait souffert son cruel destin. Mais après quelque temps, cédant de- vant l'insistance, elle entonna sa chanson triste à faire pleurer son auditoire.'5 Ce récit est certes captivant et des plus touchants. Néanmoins, quelques corrections s'imposent. D'abord, le meurtre ne fut pas commis un dimanche comme le dit l’auteur, mais bien un jeudi'6. Cependant, c'est le dimanche matin que l'assassin fut arrêté et qu'on trou- va le corps de la victime. Une deuxième rectification a trait à l'abbé de Ca- lonne. Ce dernier, qui fut au service des Acadiens de 15. Compton, loc. cit., pp. 169-170. Traduction de l’auteur. 16. «Inquisition taken by Coroner on the Body of Magdalene Galant, 16" June 1812.» Supreme Court Papers, PAPEI, record groupe 6. 17. The King vs Francis Xavier Galant, Supreme Court of Judi- cature, Friday July 4: 1812. Report of trial by Charles Serani. PAPEI: Smith-Alley Collection. 131