l'Île à partir de 17998, avait définitivement quitté l'Île pour le Québec en 180412. Apres son départ, l'abbé Angus-Bernard MacEachern s'occupa des Acadiens jusqu'à l’arrivée de l'abbé Jean-Louis Beaubien en août 181222. L'abbé Beaubien se dévoua à la mission acadienne de l'Ile-du-Prince-Edouard jusqu’en 181821. Il est donc probable que c'est à lui que Hubert G. Compton voulait faire allusion. La vérification de cette chanson n'a rien de parti- culier. Les vers sont des alexandrins groupés en qua- trains et comportent des assonances masculines ri- mant deux à deux. Les vers ne se répetent pas, ex- ception faite pour les versions D, | et U. Relativement au vocabulaire, il est émaillé de plusieurs expressions acadiennes et se distingue par sa simplicité. Le scénario de cette complainte est relativement simple. Le premier couplet tient lieu de préambule: l’auteur invite les gens à écouter sa chanson, annonce le sujet et identifie dans une certaine mesure le meur- trier et la victime. Le plan narratif domine nettement dans cette chanson. En effet, la plus grande par- tie du texte s’attarde à raconter les faits qui ont en- touré le meurtre. Bien que le sujet fasse appel à l’émo- tion, les éléments émotifs proprement dits ne sont pas nombreux. L'auteur n'intervient qu'une seule fois (vers 35 à 38) pour y exprimer ses sentiments. Enfin, la conclusion, qui ne compte que deux vers, se résume à un avertissement. 18. Wilfred Pineau, Le clergé français dans l'Île-du-Prince- Édouard 1721-1821, Québec, Les Éditions Ferland, 1967, p. 68. 19. Blanchard, Histoire des Acadiens de l'Île du Prince-Édouard, p. 49. 20. Ibid., p. 58. 21: Ibids:p:54. 132