Le jeudi suivant le proces (le 9 juillet), Xavier fut amené devant la cour pour y recevoir sa sentence. La peine de mort lui fut infligée. Mais son avocat, James Bardin Palmer, à la suite de la déclaration du châti- ment, proposa que l'exécution soit différée. La cour décida de porter la discussion de cette motion au sa- medi suivant. Voici comment le procès-verbal de la cour résume cette séance:
Le grand shérif, sur l'avis du greffier, ayant été ordonné d'amener le prisonnier en ce jour pour y recevoir sa sentence, présenta le prisonnier qui fut placé par-devant le tribunal. On lui demanda s'il y avait, Selon lui, quelque raison pour laquelle le juge- ment de la loi ne devrait lui être imposé. Il répondit qu'il n'y en avait pas. Le juge-en-chef prononca alors un arrêt de mort sur le prisonnier qui fut envoyé en prison.
Monsieur l'avocat de la défense proposa un sursis à l'exécution.
La cour, apres avoir entendu monsieur l'avocat, ordonna que le contenu de sa motion soit retenu jusqu'au samedi suivant‘.
Il se pose à l'endroit de la sentence de Xavier Gal- lant un problème intéressant que nous ne réussissons à expliquer. Le Weekly Recorder, journal de l’époque publié à Charlottetown, donnait dans sa livraison du 4 juillet 1812 un compte rendu des procédures judiciai- res intentées contre Xavier Gallant. Il est surprenant de constater que cet hebdomadaire publie en ce 4 juil- let, la sentence qui ne fut prononcée que le 9 du même mois. La sentence se lit comme suit dans le Weekly Recorder :
Le juge-en-chef, après avoir fait des commentaires sur la fin tragique à laquelle le prisonnier s'était conduit, prononça la terrible sentence de la loi,
51. «The King vs Francis X. Galant», Thursday July 9: 1812, Minutes of Court. 1811 to 1813. Crown Side. Traduction de l'auteur.
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