venant de Port-Daniel en Gaspésie (V, W), et celle venant de la Côte Nord québécoise (X), soulignent que l'homme en question est acadien: C'est un homme bien traître quoiqu'un accadien [sic] De sa chère épouse il en a vu la fin. (X) Quant aux huit autres versions toutes recueillies dans le Nouveau-Brunswick, le meurtrier y est qualifié de « paien » : C'était un homme qui était paien De sa pauvre épouse il en eut la fin. (S) Cette expression est impressionnante. Elle nous incite à nous demander pourquoi l’auteur l'aurait em- ployée. Il est possible, à notre avis, qu'il voulait mettre en évidence l’anormalité qui existait dans le comporte- ment religieux du meurtrier. De dire Fidèle, fils de Xa- vier Gallant, son père assistait peu fréquemment aux services religieux, et ce depuis Pâques (1812)52. Vers 5 à 8 Les vers 5 et 6 sont particuliers aux versions Vi- gneau (X) et Maillet (M). Cependant, le sens de ces vers varie selon la version. Dans celle de Placide Vigneau, l'épouse du meurtrier se plaint de son sort: Ainsi un beau dimanche elle s’est lamentée Qu'il fallait mettre ordre à ses cruautées. [sic] (X) alors que dans la version Maillet, le meurtrier lui-même dit qu'il veut mettre ordre à ses « cruautés » : C'est par un beau dimanche, oh! il s'a bien lamenté Qu'il voulait mettre ordre à toutes ses cruautés. (M) Mais en se rapportant aux témoignages rendus au proces, la version Vigneau s'avère la plus exacte. Ainsi, Jean-Baptiste Gallant, cousin du meurtrier, déclara d’avoir ouï dire que la dernière fois que l'épouse de 62. The King vs Francis Xavier Galant. 143