Xavier approcha le colonel Compton quelque temps avant que le meurtre ne fut commis pour savoir ce qu'ils devaient faire de lui. De dire le colonel, Xavier lui parut très normal lorsqu'il l'examina?.
Vers 11 à 14
Ces quatre vers font partie de presque toutes les versions inventoriées. Nous y trouvons le point culmi- nant du récit, soit le meurtre proprement dit. Il n'y a pas lieu pour l’auteur de décrire l'acte en détail. Au contraire, il est seulement mentionné:
Ma femme, j'ai grand’ envie de aller dans le bois, En ma compagnie, venez avecque moi.
Il l'a pris et il l’a-t-emmenée au pied d'un haricot Il était si infâme qu'il l'a mis’ au tombeau. (H)
Quelques variantes intéressantes se présentent à travers ces vers. Dans quelques textes, Xavier ne de- mande pas à sa femme d'aller dans le bois, mais plu- tôt d'aller en haut de son champfë. Et le meurtrier est tantôt qualifié d’infàme®®, de cruel”°, de méchant (B) et de criminel (Y).
Le meurtre fut commis «près d’un haricot», «sous un faît d’haricot», ou encore «au pied d’un haricot» précisent différentes versions. Le mot «haricot» est un acadianisme qui désigne le tsuga du Canada, soit la «pruche» des Québécois”71.
Selon l'enquête du coroner sur le corps de la morte, le meurtre fut commis entre 4 heures et 11 heu- res de l'avant-midi’2. Ce rapport, comme il se doit, fut rédigé avec minutie. Ainsi nous apprenons dans le
67. The King vs Francis Xavier Galant.
68. Versions |, K, O, P,Q,S,T.
69. Versions D, H, L, M, P.
70. Versions |, J, K, O, Q;5S, T.
71. Geneviève Massignon, Les Parlers français d'Acadie. Enquête linguistique, Paris, Klincksieck, 1962, t. |, p. 173.
72. «inquisition taken by Coroner on the Body of Magdelene Galant...».
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