(Q), mais elle ajouta par la suite qu'elle connaît égale- ment l’autre variante que son père chantait comme suit: «Que les vers et les poux l'avaient rongé jus- qu'aux ous». Elle avoua toutefois qu'elle préfère la première finale, car elle est à son avis moins repous- sante °4.
Dans l'ensemble de la complainte, les vers 49 à 52 sont incontestablement ceux qui présentent les va- riantes les plus marquées. Signalons ici deux versions où le quatrain se distingue presque en entier des au- tres versions. Notons d’abord celle de Madame Henri Boucher:
Dans la prison il meurt pour ses cruautés Jusqu'à l'heure où il devait expirer.
Il est rongé de vers, il est rongé de poux
Les épaules et le dos, on voyait tous les os. (N)
L'autre version, plutôt marginale, fut recueillie au- pres d'une nonagénaire de Bas-Néguac, Madame Fer- dinand Basque. Les nouveaux éléments qu’elle apporte sont certes attirants, surtout ceux des deux premiers vers :
Son procès fut jugé d’avoir les poings coupés
Et la tête tranchée, le mettre dans les cachots.
Mais pour ta pénitence, dans les cachots les plus noirs
(Y) où que les vers et les poux te mangeront jus- qu'aux ous. (R)
Il y a cependant une analogie à souligner entre ces vers et un couplet d'une version de la chanson Le capi- taine tué par le déserteur telle que recueillie à Pubnico- Ouest en Nouvelle-Écosse :
On m'prend, on m'y mène Derrière la citadelle.
Mon proces fut jugé D'avoir le poing coupé,
Et la tête écrasée
Pour avoir déserté.5
94. Notes d'enquêtes de Robert Bouthillier et Vivian Labrie. 95. CCECT, coll. Helen Creighton, MN-5987.
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