tout le monde avait peur. Il y avait pas trop de monde dans ce temps-là, ici, dans la Miscouche. Et puis ils avont été dans le bois, le lendemain, et puis ils l’avont trouvé, ils l'ont pris 14. Nous remarquons dans ce récit que le cadavre fut trouvé avant le meurtrier appréhendé. En réalité, Xavier alla montrer lui-même l'endroit où reposait le cadavre de sa femmes. Un autre informateur à nous parler de ce meurtre, fut Sosime Bernard de Saint-Edouard. Les nouveaux eléments qu'il apporte au récit de ce drame sont des plus captivants. Sosime Bernard nous raconta quil avait ouï-dire que celui qui avait tué sa femme était un ensorcele qui pouvait se transformer en animal. Le cadavre de sa femme fut trouvé sous un «haricot» tombe et sur lequel se promenait un coq. Au dire des gens, ce coq était le meurtrier métamorphose 6! Nous pouvons comparer ces faits récemment re- cueillis à ce qu'écrivait en 1899 Hubert G. Compton a propos de ce meurtre: Le corps de la femme fut trouvé par une expédi- tion de secours — dont un des membres était le père de l’auteur — sous un arbre abattu vers lequel ils furent attirés par la voix du mari détraqué qui, a ce moment-là, déambulait sur l'arbre couché.'117 Il est frappant de constater comment ces deux ver- sions se ressemblent. Si ce n'était la métamorphose du meurtrier en un coq, les deux versions seraient presque identiques. Bien que les faits rapportés par Sosime Bernard sont évidemment revêtus de traits fortement légen- daires, ils ne sont pas par le fait même négligeables. Au contraire, ils ont une certaine importance lorsqu'on 114. Coll. Georges Arsenault, enreg. 1208. 115. Voir p. 150. 116. Coll. Georges Arsenault, ms. non classé et enreg. 1101. 117. «The First Settlers of St. Eleanor's», p. 169. Traduction de l'auteur. 163