«qu'ils l’aviont laissé mourir de faim 21». Ce fait rejoint quelques versions de la complainte il est dit que le meurtrier est mort de soif et de faim 22.

Quant à Ben DesRoches, Xavier fut d’abord empri- sonné à Sainte-Hélène (St. Eleanors) et ensuite à Char- lottetown il est mort sans que personne sache ce qui lui est arrivé:

. ils l'ont attrape puis ils l’avont mis dans les ca- chots. Dans ce temps-là Sainte-Hélène était la ville, il n'y avait pas de Summerside. Un juge venait une fois par an.

Mais ils avont pensé qu'il était fou. On sait pas quoi ce qu'il lui a arrivé. C'était une prison, c'était seulement une petite bâtisse qu'ils aviont. Puis de là, ils [les vieux] pensent qu'il a été mené à Charlotte- town et puis il est mort puis personne sait, personne sait ce qu'il lui a arrivé, rien. Dans ce temps-là, il y avait pas de communication puis le monde s'en in- quiétait pas trop. 123

Hubert G. Compton, pour sa part, contredit Ben DesRoches lorsqu'il dit qu'il n’y avait pas de prison plus rapprochée que celle de Charlottetown'24. Il écrit également que le meurtre fut attribué à la folie et que Xavier passa le reste de ses jours en prison sans jamais être traduit en justice 25. Évidemment, Compton fait erreur sur ce dernier point, car les documents exis- tent pour nous prouver que Xavier subit son proces. Le même auteur parle également de l'endroit Xavier aurait été enterré. il écrit: «On dit que ses restes mor- telles reposent aujourd'hui sous la route Malpèque qui mene à la ville126.

Une vieille dame de Mont-Carmel, âgée de 97 ans en 1966, raconta à l'écrivain Antonine Maillet que sa

121. Coll. Georges Arsenault, ms. non classé. Inf.: Madame Glorice Cormier.

122. Voir p. 156.

123. Coll. Georges Arsenault, enreg. 1208.

124. «The First Settlers of St. Eleanors», p. 169.

125. lbid.

126. /bid. Traduction de l’auteur.

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