Comment les Acadiens de l'Ile se perçoivent-ils? (Comment sont- ils perçus par le reste de la population de l'Ile. Voilà les deux grandes questions qui sont à la base de l'enquête que nous avons menée, au cours du mois de novembre 1985, dans le cadre du cours

MLes Acadiens des Maritimes".

Le but de ce projet était essentiellement d'arriver à mieux comprendre la réalité acadienne telle qu'elle existe dans le contexte de l'Ile-du-Prince-Edouard. A bien des égards, cette réalité peut être difficile à cerner. Elle l'est d'autant plus du fait que la langue française, l'élément qui distingue le plus les Acadiens des autres insulaires, est en forte régression. Déjà, plusieurs commu- nautés acadiennes sont grandement anglicisées. Les statistiques du recensement de 1981 sont fort éloquentes de ce point de vue. Effectivement, selon ce dénombrement, quelque 14 770 individus de la province seraient d'origine ethnique française, mais seulement 6 080 auraient le français comme langue maternelle et seulement 3 725 le parleraient à la maison.

L'enquête, bien que relativement modeste, a touché tout un éventail de sujets. Ainsi, elle a traité d'identité et de culture acadienne, de langue française, de survivance, d'économie et de politique. Afin de savoir si les Acadiens et les non-Acadiens ont la même perception des Acadiens et de leur culture, les mêmes ques- tions ont été posées aux deux groupes.

L'enquête a été menée à l'aide d'un questionnaire préparé en classe. On y retrouve dix-neuf questions dont quatre servent à identifier l'origine ethnique, le sexe, l'âge et le lieu de résidence des interviewés. Deux autres questions servent à nous renseigner sur la connaissance que les gens ont de la langue française et de l'usage qu'ils en font. La plupart des questions étaient du genre ‘réponses à choix multiples'', cependant les répondants ne devaient choisir qu'une seule réponse. Enfin, le questionnaire original a été préparé en français et par la suite traduit en anglais, les deux versions étant imprimées sur la même feuille, l'une au recto l'autre au verso.

Au départ, la classe a décidé de limiter son échantillonnage à deux groupes d'âge. D'une part, elle a choisi des étudiants de la douzième année dans six écoles secondaires et, d'autre part, elle a ‘opté pour des gens de 50 ans et plus. Elle a sélectionné ces deux groupes pour des raisons bien pratiques. En premier lieu, le facteur temps nous a obligé de trouver des moyens qui puissent nous permettre de distribuer rapidement les questionnaires et de les recouvrir dans les plus brefs délais. La voie des écoles nous a donc paru la plus expéditive. Il fallait cependant, au préalable, obtenir la permission des surintendants des unités scolaires et la collaboration des directeurs d'écoles, ce qui fut fait. En ce qui a trait aux ainés, nous avons eu recours à quelques clubs d'âge d'or. Ce moyen n'a pas été aussi efficace que nous l'avions souhaité, quelques clubs n'ayant pas donné suite à notre requête de collaboration. Cependant la