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Les répondants acadiens ont, en très grand majorité, soit à 86.4% (E - 83.6%; À - 89.1%), choisi la région de Wellington-- Baie Egmont--Mont-Carmel, communément appelée la région Evangéline, comme la section de l'Ile où la culture acadienne est la plus vivante. C'est effectivement la région acadienne la plus homogène et la plus francophone de toute la province. On y trouve d'importantes institutions et organisations qui font la promotion de la culture acadienne et qui assurent l'éducation en français. Mentionnons seulement le Centre d'éducation Evangéline, le Village Pionnier Acadien et le Festival Acadien.
Du côté non-acadien, une majorité de répondants ont aussi indiqué 1a région Evangéline. Cette majorité est toutefois de 52.8% seulement (E - 44.8%; A - 70%). Un autre 22.8% (E - 26.45%; A - 15%) a choisi Miscouche--Summerside. Rappelons-nous que le Musée Acadien est situé à Miscouche et qu'en 1984, ce village a été mis en évidence lors de la grande fête qui s'y est déroulée pour célébrer le centenaire du drapeau acadien. En ce qui a trait à Summerside, on y trouve les bureaux de la Société Saint- Thomas d'Aquin et de La Voix Acadienne, deux institutions acadi- ennes des plus importantes. De plus, il y a les fêtes du Mardi gras qui se déroulent annuellement dans cette ville où les Acadiens comptent pour 23% de la population. Ici, comme à Miscouche d'ailleurs, le taux d'assimilation est très élevé. En 1981, seulement quelque 550 personnes parlaient français à la maison. Il y a lieu aussi de noter que souvent les gens éloignés du comté de Prince, donc ceux de 1a région de Charlotte- town et du comté de Kings, connaissent peu les communautés du comté de Prince et distinguent mal, géographiquement, la région Evangéline de celle de Miscouche-Summerside, séparées de quelque 24 kilomètres.
Enfin, 9.5% (E - 11.5%; A - 5%) des non-Acadiens ont choisi Tignish--Palmer Road comme réponse et un autre 9.5% (E - 12.65%; A - 2.5%) ont identifié la région Rustico--Hope River.
Par le biais de notre enquête, nous avons voulu examiner, d'une façon indirecte, l'attitude des gens envers le parler français des Acadiens. Pour ce faire, nous avons posé deux ques- tions semblables au sujet de la facilité ou de la difficulté pour un Acadien francophone de communiquer d'une part avec un Québécois, d'autre part avec un Français. Les questions étaient formulées de la façon suivante:
9. D'après vous, lorsqu'un Acadien parle français à un Québécois: ( ) il se fait comprendre assez facilement ( ) il a beaucoup de misère à se faire comprendre ( ) il ne peut pas se faire comprendre du tout