16 PAR UN DIMANCHE AU SOIR

Cap-Egmont s’est distingué du reste de la paroisse quand il s’est doté d’une école en 18567. Ila même eu son propre bureau de poste de 1882 à 1914. En 1884, un phare a été construit sur le cap d’où il guide toujours les bateaux qui naviguent les eaux du détroit. Depuis 1972, il n’y a plus d'école à Cap-Egmont; les jeunes fréquentent maintenant la seule école de la région, le Centre d'éducation Évangéline, située à Abram-Village.

Le père de Léah, Aimé Aucoin, était pêcheur de homard, mais il exploitait également une petite ferme. Il s’est d’abord occupé de celle de son père à Cap-Egmont, puis il s’en est acheté une dans le

district voisin de Saint-Timothée il a déménagé sa famille vers 1907.

Aimé était de la quatrième génération de la lignée Aucoin à l’Île- du-Prince-Édouard. Selon la tradition orale, son arrière-grand-père, Jean Aucoin, était venu à l’Île de Philadelphie, en Pennsylvanie. Il avait été déporté de Grand-Pré en 1755, alors qu'il n'avait que huit ans. [l serait arrivé à l’Île au cours des années 1770, et vers 1780, il a épousé Rosalie Bernard, de Malpèque. Ils ont eu douze enfants, soit sept filles et cinq garçons’.

Cette famille figure au recensement de 1798. Le recenseur anglophone identifie Jean Aucoin, mais sous le nom de John Wedge. Ilest utile de savoir qu’en anglais un «coin» se traduit wedge. On peut se demander si Jean Aucoin a trouvé cette traduction anglaise de son nom alors qu'il vivait en Pennsylvanie ou seulement une fois établi à l'Ile. Quoi qu'il en soit, la version anglaise du patronyme a survécu; jusqu’à assez récemment, les Aucoin de la province alternaient le nom d’Aucoin et celui de Wedge selon les circonstances. Aujourd’hui, il y des descendants de Jean qui portent le patronyme Aucoin, mais ceux et celles quise nomment Wedge sont de loin les plus nombreux. Quant au père de Léah, Aimé Aucoin, il adoptait le plus souvent le

nom de Wedge. En anglais, il se présentait toujours comme Amos Wedge.