UNE FEMME AMOUREUSE DE LA VIE 29
Une femme divertissante
Léah était donc une femme très sociable et accueillante. Si elle n’aimait pas que ses filles aillent s'amuser chez les voisins, en revanche elle aimait recevoir les enfants des autres. Florence et Marie invitaient donc leurs amies et amis à un après-midi de divertisse- ments. Léah organisait des jeux, racontait des histoires et chantait des chansons. Bien sûr, elle leur servait un goûter : du gâteau, des biscuits et de la boisson douce. «Nos enfants en ont donc cru de Léah, m'a confié Roséline Maddix, grande amie et voisine de Léah. Elle leur faisait des petits parties. C'était sûr que les nôtres étiont tous invités. Elle leur faisait de la crème glacée.»
Léah a continué cette tradition pour les petits du voisinage une fois ses propres enfants devenues grandes. Gladys Arsenault a de bons souvenirs de ces petites fêtes et de ses visites chez sa voisine : «On aimait se promener là. Elle nous contait des histoires, elle nous chantait des chansons. On était tout le temps bienvenus chez Léah. On passait là en s’en revenant de l’école.» Plusieurs enfants s’arré- taient effectivement chez les Maddix le matin en allant à l’école et aussi sur le chemin du retour, surtout l'hiver pour se réchauffer. Marie s’en souvient bien :
Il arrêtait une gang d'enfants, l'hiver. C’arrêtait tout le temps se chauffer, Ç'arrivait à pied, Maman leur ôtait leurs bottes, puis elle les mettait dans le fourneau, puis elle Ôtait les mitaines. Puis Ç'avait les mains gelées. Je m'en souviens de l'avoir vue raccommoderles mitaines avant de les faire partir pour aller à l'école, de bonne heure le matin.
Lorsque Florence et Marie ont atteint l’âge de fréquenter les garçons, vers le milieu des années 1950, la maison des Maddix est devenue le lieu de rencontre de la jeunesse. On y avait souvent des soirées pour jouer aux cartes ou faire de la musique. D'ailleurs, Marie savait chanter en s'’accompagnant à la guitare alors que Florence jouait de l'harmonium et de la guitare. On appelait souvent ces soirées des /ricots, car au cours de la veillée, on préparait générale- ment un fricot à la poule, c'est-à-dire un ragoût qui comprenait du poulet coupé en morceaux, des pommes de terre en dés, de l'oignon