UNE FEMME AMOUREUSE DE LA VIE 31
Léah aimait aussi faire des visites à pied chez ses amies, Margaret Arsenault, Aldona Gallant, Kate Arsenault (sœur d’Alyre) et Roséline Maddix. «Elle était sérieusement bonne pour sortir, pour visiter le monde, me disait Roséline. Dans les tempêtes de neige, tu voyais une personne venir, là, tu savais c'était Léah!» Les femmes s’entraidaient beaucoup. Lorsqu'une d’entre elles était indisposée, on accourait lui porter secours, comme lorsque Léah est tombée dans la cave et s’est cassé un bras et des côtes. Elle a dû porter un plâtre pendant plusieurs mois; puisqu'elle ne pouvait faire son ménage, ses amies s’en occupaient donc à tour de rôle.
On faisait souvent appel à Léah pour écrire des adresses, c’est- a-dire des compliments qu’on lisait à l’occasion d’une fête, d’un anniversaire ou d’autres circonstances. Elle avait beaucoup de facilité à les composer, préférant celles où elle pouvait se permettre un peu de folie, comme l'adresse écrite pour Roséline Maddix : «C'était ma fête, une journée. Elle a arrivé ici, une après-midi. Je soignais ma mère. Je les ai vus venir avec un grand sac. Je sais pas quoi ce qu’il y avait dans ce sac-là. Elle acommencé à lire cette adresse-là. Ma mère avait assez ri! Je croyais qu’elle allait tomber en bas de sa couchette.»
Léah était un membre actif du cercle féminin du district, une section de la Société des Dames du Sanctuaire. Elle a d’ailleurs été secrétaire du groupe pendant quelques années. À l’origine, l’orga- nisme paroissial était principalement voué à l'entretien du sanctuaire et de la sacristie de l’église, mais avec le temps, son rôle s’est élargi pour y inclure l'éducation chrétienne et familiale, l'entretien et l'ameublement de l’école et les œuvres de charité. Les réunions avaient lieu mensuellement chez un des membres. Les dames appréciaient énormément ces rencontres, car elles leur offraient une belle occasion de se fréquenter. La réunion se terminait toujours par un divertissement quelconque et un goûter. Comme on peut l’ima-
giner, la responsabilité d'organiser la partie récréative revenait sou- vent à Léah, et elle manquait rarement son coup.
Toujours sur le plan communautaire, Léah a contribué active- ment au fonctionnement de la section de Saint-Gilbert de la Société