UNE FEMME AMOUREUSE DE LA VIE 37

Léah, grand-mère

Entre-temps, les filles de Léah grandissaient et bientôt prenaient époux. Florence s’est mariée en 1960 à Alphonse Arsenault d’Abram- Village. Quant à Marie, elle est allée suivre son cours de secrétariat, mais ne trouvant pas d'emploi dans ce domaine, elle a enseigné pendant deux ans dans les écoles de la paroisse, car à l’époque il y avait une grande pénurie d'enseignants licenciés. Par la suite, Marie estallée travailler à Toronto elle est demeurée pendant un an avant de revenir à l'Île, elle a enfin trouvé un emploi comme secrétaire à summerside. C'est qu’elle a rencontré un jeune militaire québécois, Guy Paré, qu'elle a épousé en 1963. Peu de temps après leur mariage, ils ont quitté l’Île pour la base militaire canadienne à Baden-Baden, en Allemagne, ils sont demeurés pendant quelques années. De retour au Canada, comme toute famille de militaire, ils ont vécu dans plusieurs régions du pays avant que Guy décide de prendre sa retraite des Forces armées et de s'établir dans sa région

natale du Québec, à Berthier-sur-Mer, avec Marie et leurs trois enfants.

En se mariant, Florence et Alphonse ont habité avec Léah et Alyre pendant quelques années. Les quatre premiers de leurs cinq enfants sont nés pendant cette période. La famille grandissant, Alphonse et Florence ont décidé de construire leur propre maison à Abram-Village. Léah et Alyre ont eu du mal à se faire à l’idée de demeurer seuls et surtout d’être éloignés de ceux qu’ils aimaient tellement. De dire Florence : (Quand ils ont vu qu’on mouvait, là, ils pouviont pu se décider de faire sans les enfants. Ils s’en veniont vieux, puis ils disiont qu’ils pourriont pas voir les enfants assez, puis tout ça.» Donc en 1964, ils s’achetaient un lopin de terre à Abram-Village et faisaient transporter leur maison vieille de 36 ans vis-à-vis de celle que Florence et Alphonse étaient en train de se construire. Florence estime que ses parents ont pris la bonne décision. Cela lui a permis de voir au bien-être de ses parents pendant leurs vieux jours sans leur

enlever leur indépendance. Léah et Alyre étaient tout à fait ravis d’avoir leurs petits-enfants près d'eux.