38 PAR UN DIMANCHE AU SOIR Cependant, ce ne fut pas sans un serrement de cœur que les Maddix ont quitté leur petit village de Saint-Gilbert. Surtout Léah. «Elle avait vraiment trouvé ça dur de tout laisser ses amies par derrière», disait Florence. Leur départ n’est pas passé inaperçu dans le district. Avant le déménagement, Léah et Florence ont eu droit à une soirée d’au revoir et d'appréciation organisée par les Dames du Sanctuaire. À cette occasion, on leur a lu un compliment et remis un cadeau-souvenir. Léah a reçu une belle courtepointe confectionnée par les membres de la Société. Après le déménagement, les amies de Léah se plaignaient que ce n'était plus pareil à Saint-Gilbert sans elle; on avait perdu la principale animatrice. Abram-Village n’était pourtant pas au bout du monde! Les Maddix avaient à peine déplacé leur logis de sept kilomètres. De plus, ils Se trouvaient toujours dans la même paroisse. Ils n’ont donc pas perdu le contact avec leurs amis de longue date; en effet, ils ont continué à se rendre visite assez fréquemment. Grâce au téléphone, quis’est répandu dans pratiquement toutes les maisons au début des années 1960, Léah pouvait quotidiennement se tenir à la fine pointe des petites nouvelles de son ancien voisinage. Léah était extrêmement attachée à ses petits-enfants, devenant pratiquement une seconde mère pour les cinq enfants de Florence et d’Alphonse : Gloria, Roger, Louise, Darlene et David. En raison de l'éloignement, elle ne pourra avoir ce rapport privilégié avec ses trois autres petits-enfants : Richard, Karen et Sonia, enfants de Marie et de Guy. Chaque été, elle aura quand même le bonheur de les accueillir chez elle pour les gâter un peu pendant une semaine ou deux, etelle se rendra avec Alyre les visiter au Québec à plusieurs reprises. Les enfants, surtout ceux de Florence et d’Alphonse, étaienteux aussi beaucoup attachés à leur grand-mère qu'ils voyaient très souvent. Comme le disait Gloria, l’aînée : «Même après qu'on a déménagé dans notre propre maison, c’est presque comme S'ils restaient encore avec nous autres, parce que c'était en face.» Léah était d’ailleurs leur gardienne préférée. Elle leur racontait toujours