88 PAR UN DIMANCHE AU SOIR

Comme le suggère la chanson, Léah avait beaucoup confiance en la prière. Dans les moments difficiles, «elle nous rassurait, disait Florence, que les prières allaient arranger les affaires». Elle priait principalement la Vierge Marie, sainte Maria Goretti et sainte Anne. Elle avait beaucoup confiance en cette dernière, et par le biais de neuvaines, elle lui demandait des faveurs spéciales. Elle s’est même rendue en pélerinage à Sainte-Anne-de-Beaupré à deux reprises.

La mélodie utilisée pour cette chanson est celle de Silver Threads among the Gold, chanson populaire américaine bien con- nue, dans laquelle une personne âgée redit ses amours à son conjoint. Léah m'a avoué qu'elle y avait pris quelques mots. Pour fin de comparaison, voici le début du texte de cette chanson :

Darling, I am growing old,

Silver threads among the gold, Shine upon my brow today,

Life is fading fast away.

But, my darling, you will be, will be Always young and fair to me,

Yes, my darling, you will be

Always young and fair to me.

Refrain : Ÿes, my darling, you will be Always young and fair to me.

Lorsque Léah est décédée le 30 juillet 1986, la famille m'ainvité à être porteur, disant que cela ferait plaisir à leur mère. J'ai été surpris, mais surtout touché par l'invitation que j'ai acceptée sans hésitation. Comment aurais-je pu refuser? Léah était une bonne amie, je dirais même une grand-mère adoptive.

J'ai eu l’occasion de jouer un autre rôle pendant les funérailles, soit celui de lire avant l’absoute le texte de sa chanson. Florence m'avait demandé de lui apporter une copie du texte lorsque j'irais au salon funéraire. La famille m'a alors demandé si je le lirais pendant le service religieux. Cela a été pour moi une expérience émouvante. C'était comme si Léah depuis son cercueil reprenait la parole pour dire un dernier adieu à sa famille et à ses amis, pour leur dire qu'elle les aimait tous et qu’elle avait hâte de les revoir au paradis. Au salon, on avait placé le texte sur le cercueil.