LÉAH MADDIX, LA CHANTEUSE 107

cuisine, de temps à autre son mari était présent, ce qui la gênait un peu d’ailleurs. Mais les séances qu'elle préférait se déroulaient quand j’organisais une rencontre avec ses amies, Florence Bernard et Imelda Arsenault. Là, il n’y avait plus de gêne! Elle était véritablement dans son élément. Les farces, les contes, les chansons comiques s’enchaî- naient; en somme, c'était de belles petites fêtes. La cueillette était riche et je sentais que je vivais des moments privilégiés avec ces trois merveilleuses dames pleines d’entrain et si heureuses d’avoir l’occa- sion de revivre pendant un après-midi des souvenirs d'antan.

Le répertoire de Léah est très varié. On y trouve de tout : des chansons d'enfants, d'amour, de mariage et enfin des compositions locales. Elle connaissait aussi un certain nombre de chansons de

langue anglaise que je n’ai pas recueillies, car je me suis concentré sur son héritage français.

Les titres qui suivent sont bien représentatifs de son répertoire. En les choisissant, j'ai voulu tenir compte de sa diversité tout en retenant des chansons suffisamment complètes. Voici d’abord les

premiers airs qu'elle a probablement entendus dans les bras de sa mère.

Dors, ma fille

Léah a appris de sa mère cette très belle berceuse qu'elle préférait à toutes les autres. Elle l’a souvent chantée à ses enfants et à ses petits-enfants. Je ne l’ai recueillie d'aucune autre personne à l’Île-du-Prince-Édouard. Il s’agit cependant d’une chanson assez bien

connue ailleurs au Canada français. Elle est probablement originaire de France.