150 PAR UN DIMANCHE AU SOIR
Ils l’avont mis dans une chambre en haut, puis la vieille allait y porter des beaux gros repas, et il engraissait à tous les jours.
Par une belle journée, il était tanné. Il s’a mis un peu de graisse partout sur la face pour faire mine qu’il était plus gras. Quand qu’elle a venu pour le fider, il a dit :
— Trouves-tu pas que je suis gras assez?
Bien, elle a dit :
— Tu as bien engraissé ces jours-ci. Je crois que oui, on pourrait bien te tuer à cette heure. Viens avec moi.
Elle l’a emmené dehors puis elle a dit :
— Couche:toi là, la tête sur la bloc, que je te tue.
Il a pris un pied puis il l’a mis sur la bloc.
— Bien, c’est pas ta tête ça!
— Ah! bien, c’est-il pas ma tête? Bien, quoi ce que c’est que ma tête?
Il se met le bras.
— Bien sainte, c'est pas ta tête!
Ça fait, bientôt il a dit :
— Il faudra que vous me montriez. Montrez-moi quoi ce que c’est.
Elle s’a éparé dehors, puis elle s’a couché la tête sur la bloc. Elle a dit :
— C’est comme ça ici qu’on fait ça.
[la été vite, il a pris la hache puisil l’a tuée. Il l’a prise, il l’a fourrée dansle fourneau puis il s’en a été avec le violon.
Et bientôt, le vieux arrive de l'ouvrage.
— Ah! Où est-ce qu'est bien ma vieille?
Il a été voir en haut. Plus de petit garçon!
— Ah! je sais ce qu’il lui a arrivé; elle a été inviter des voisins. On va avoir un beau souper.
Il s’a assis. Il a dit :
— Je pense que je vais jouer du violon une petite élan en espérant.
Il va pour prendre son violon, le violon parti!
— Je sais ce qu'il lui a arrivé.
Il a rouvri le fourneau. sa chère vieille qui fricassait dans le fourneau, et puis le petit violon était parti.
Il a été dans le bois, et puis hier, j'ai passé par là, il mangeait des lapins!*.
Le Petit Cendrilloux
Le petit garçon que Léah nomme le Petit Cendrilloux, dans le conte qui suit, est aussi espiègle, rusé et cruel que le voleur du violon de l’histoire précédente. Elle m'a d’ailleurs raconté ces deux contes lors d’une même séance d'enregistrement.
Ma grand-mère paternelle intitulait ce récit Za Mère-à-la-grand- dent. Sa fille, Tante Mathilda Richard, me l’a conté peu de temps