152 PAR UN DIMANCHE AU SOIR
Le troisième soir, encore pareil. La mère dit :
— Puis je t’avertis…
Mais le petit garçon écoutait ça.
— Ha! ha! ça va se faire saler encore plus que jamais.
Il a monté sur le faîte de la maison et puis garroche du sel, et garroche du sel, et cette fois-ici, la mère a dit :
— Prends le fanal d’or. C’est le dernier que j’avons. Si c’est encore volé, je l’attraperai {le voleur] de quelque façon.
La vieille s’a mis parée. Quand que la fille a été pour aller chercher del’eau encore, la vieille le grimpe.
— Eh bien! mon petit monsieur. C’est toi qui nous fais pâtir. À cette heure, c’est ton tour. J'ai rien ici fort assez pour te piocher. Espère, je m'en vais aller dans le bord du bois, ici, puis j'emporterai une bonne horiotte puis tu vas l’attraper!
Elle l’a fourré dans un sac puis elle a amarré un amarre, puis elle a parti.
Il avait un petit couteau dans sa poche. Il a coupé l’amarre. Il a pris la fille, le chat, le chien, puis il a mis ça dans le sac. Il a amarré l’amarre puis il s’en a été avec quoi ce qu'il avait.
Et bientôt, la mère arrive. Elle était fâchée! Elle a commencé à piocher, puis pioche.
— Ma mère, quoi ce que vous faisez?
— Ah! je suis pas ta mère. Tu vas l’attraper.
— Miou….
— Ah! braille le chat. Je te dis, tu vas l’attraper.
Bientôt, il dit :
— Wof, wof, wof.…..
Elle dit :
— À cette heure, tu peux faire ton chien.
Elle a pioché jusqu’à temps qu’elle entendait plus rien.
Quand qu’elle a entendu plus rien, elle a rouvri le sac... Sa fille, son chat et son chien! Elle était assez découragée, elle a pris le bois puis elle s'en a jamais revenu.
La Petite Fille et la Grosse Bête
Le conte qui suit est une version de La Belle et la Bête. Ce récit populaire, très répandu dans le monde, est encore bien connu de nos jours grâce à la publication, au XVIII siècle, de quelques versions européennes, maintes fois rééditées. C’est d’ailleurs le cas de plu- sieurs contes traditionnels.
Il n’y a pas de violence dans ce conte. Au contraire, le bonheur et l'amour règnent. Ce qui frappe dans la version de Léah, cest qu’elle localise son histoire : le père s’en va faire des emplettes à