LÉAH MADDIX, LA CONTEUSE 163

Temps-Clair a été : sa mère morte! Il dit :

On va se faire prendre. Allons au bois.

Ça fait, ils avont parti, ils avont été dans le bois. Quand Temps-Clair a sorti, il a dit :

Toi, ferme la porte, puis moi, j'emporte le restant.

John-Sotte croyait qu’il fallait qu’il emporte la porte. Ça fait, il a grimpé la porte puis il part. Puis il a une misère!

Ils avont venu à bout de s’emmener dans les faîtes des arbres. Il y avait des Sauvages qui étiont en bas. Quand ils ont été là, bientôt John-Sotte dit :

Mon frère, mon frère, j'échappe!

Il dit :

Quoi ce que t'échappes?

Bien, j'ai mes besoins.

Fais-les de branche en branche puis prends garde que ça tombe à terre, parce que les Sauvages seront fâchés.

OK.

Bientôt, ça le reprend. Il dit :

Mon frère, j'échappe! j'échappe!

Quoi c’est que t’'échappes ce coup ici?

J'échappe la porte.

Quoi c'est que ça? As-tu emmené la porte? Bien, échappe-la, branche en branche, prends garde qu'elle tombe à terre.

Et comme de fait, elle tombe de branche en branche, droit sur la langue d’un Sauvage. Et le Sauvage s’a mis à brailler puis il hurlait :

Je m'ai coupé la langue! Je m’ai coupé la langue!

Les autres croyiont qu’il disait : «Allons à l'Irlande.» Ils ont tous parti puis se sont tous sauvés à l'Irlande. Après ça, John-Sotte puis Temps-Clair ont toujours resté 1à22.

Le Jonc volé

Tout comme cette histoire farfelue de John-Sotte et de Temps- Clair, Le Jonc volé aurait des origines orientales. On retrouve des versions de ce conte dans des anciennes publications indiennes, et beaucoup plus tard dans les fabliaux européens publiés pendant le Moyen Age.

Je n'étais pas seul avec Léah quand elle m'a raconté ce conte. Il y avait aussi ses bonnes amies, Florence Bernard et Imelda Arsenault. Il s’agit d’un des deux récits qu’elle nous a fait entendre à la fin d’une séance de chansons qui s’est avérée très entraînante.