LÉAH MADDIX, LA CONTEUSE 165 à une séance de contes, surtout lorsqu'ils en redemandaient. Ce sont ce qu'on appelle des contes-attrapes. Ma mère nous contait le suivant : Une fois de même, c'était un homme et une femme. Ils aviont seulement un enfant. S'ils aviont eu une plus grande famille, mon conte aurait été plus long! Je ne sais pas si Léah connaissait celui-là, mais en voici un qui n’a pas tellement bon goût. Conte qualiconte Conte qualiconte, La petite chienne à mon oncle. Elle a été derrière la grange Et puis elle a fait son pilot. Puis les enfants, croyant que c'était un cake, Ils avont été là, Ils avont pris un Couteau puis une fourchette, Ils ont été pour manger ça... Puis ils se sont tout sali les dents?*! La Rate Léah ne racontait qu'aux enfants le genre de contes que nous venons de lire. Elle possédait néanmoins un répertoire inépuisable de «petits contes», comme on désigne le plus souvent à l’Île les farces ou les facéties, qu'elle réservait surtout à un auditoire adulte. Lorsqu'elle était avec des amis ou des gens peu scrupuleux, elle pouvait en sortir des vertes et des pas mûres! Ces petits contes pouvaient survenir n'importe quand dans une conversation. Comme le disait son amie Roséline Maddix : «(On avait juste besoin de mentionner quelque chose, et Léah disait : «Bien là, je vas vous conter une histoire.» Il lui arrivait aussi d'en raconter publiquement, comme à des noces. Gloria, sa petite fille, se rappelle : «Elle avait tout le temps de quoi à raconter, des petits contes. Aux noces de mes deux sœurs, elle s’est