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scandale des sauvages peu habitués à la civilisation ! Ils prennent parti tantôt pour l’un, tantôt pour l’autre. Coïnci- dence curieuse : un prêtre et un ministre meurent le même _ jour ; les colons, au milieu de macabres bouffonneries, les déposent « dans la même fosse pour voir si, morts, ils demeureront en paix » ai:
Après. un long et douloureux hiver à l'île Sainte-Croix (Dochet-Isle), la petite colonie, au printemps de 1605, se fixe définitivement à Port-Royal. L'année suivante, le sieur de Pontrincourt, gentilhomme catholique de Picardie, y amenait de nouveaux colons ; mais cette fois, pour éviter les disputes religieuses, aucun ministre du culte n’accompagnait l’expé- dition : étrange moyen d’ évangéliser les Indiens. Par bonheur la colonie comptait un savant avocat de Paris, Marc Lescarbot, qui, à défaut de missionnaire, s’institua joyeusement prédi- cateur et éducateur, afin, dit-il, « d'enseigner chrétiennement notre petit peuple, pour ne pas vivre en bestes, et pour donner l'exemple de vivre aux sauvages » (2). Avant son départ pour l’Acadie en 1606, il avait lancé des appels enflammés, — en _ vers. et en prose, — afin d'obtenir des missionnaires, gourmandant évêques et prêtres de leur peu de zèle. Son ardeur apostolique tomba, quand on lui parla des Jésuites.
Il n’en voulait pas, craignant leur influence. Pour n'être pas missionnaire, Lescarbot n’en fut pas moins, et au plus haut :
point, l'apôtre: de la pensée française. Il s’occupa avec un soin. {fout particulier de franciser les indigènes : avec une patience admirable, il apprit leur langue et leur enseigna
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@ nt I, D: 27: (2) Eescarbot (1), II, p. 520.
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