CHAPITRE II
Séminaires et Écoles en Acadie
I. — Séminaires de la Hève et de Port-Royal.
De 1626 à 1628, toutes les possessions françaises en Amérique étaient passées sous la domination anglaise. Grâce à son habileté, Richelieu parvint, non sans difficulté, à faire signer aux Anglais le traité de Saint-Germain-en-Laye (1632), qui rendait à la France ses colonies du Canada et de l’Acadie. La Compagnie de la Nouvelle France, fondée en 1626 en vue de coloniser, ce pays, concédait, par un acte du 19 mai 1632, au Sieur de Razilly, l’Acadie, « en toute pro- priété, seigneurie et justice à perpétuité » (1). L’Acadie ne pouvait pas tomber en de meilleures mains : marin habile, soldat expérimenté, Razilly écrivait crânement à Richelieu le 25 juillet 1632: « J'employerai encore à cest effet de défendre la croix et le lys jusqu’à la dernière goutte de mon sang » (2).
La Compagnie de la Nouvelle France, dont Razilly faisait
partie, restait fidèle aux principes colonisateurs de la vieille
France qui consistaient à « peupler le dit pays de naturels
François Catholiques pour, par cette exemple, disposer ces nations à la religion chrétienne et à la vie civile » et à « les
faire policer et instruire » (3). Richelieu, constatant avec
. (1) Mémoire du roy sur l’Acadie, 1751, p. 2. (2) Min. des aff. étrangères, Amérique, vol. I. f. 106. (3) Compagnie de la Nouvelle France, 1627, p. 2.
HENE