a douleur « que ceux auxquels on avait confié ce soin avaient été peu curieux d'y pourvoir » (1), crut bon de préciser les obligations de la Compagnie. Dès lors, il fut convenu qu'elle devrait transporter « deux à trois cents hommes de tout métier », et afin d'éviter les querelles religieuses, si cruelles en France, tous appartiendraient à la religion catholique. De plus « chaque habitation qui sera construite par les dits Associés. aura trois ecclésiastiques au moins » (2). Ce dernier article pourvoyait indirectement à l’enseigne- ment de la langue française en Acadie. A cette époque, en effet, l'instruction restait en général aux mains de l’église ; ce privilège, consacré par des siècles, semblait si naturel que sans doute les membres de la Compagnie, aussi bien que le grand ministre, considéraient ce dernier article comme le complément nécessaire du premier exigeant qu'on donnât l'instruction aux indigènes. Les ordres religieux français riva- lisaient de zèle pour envoyer de leurs membres dans ces pays inconnus (3). Il semblait tout naturel de confier le poste si désiré aux Récollets, qui avaient précédemment évangélisé les Indiens avec tant de succès : ils eurent beau faire valoir tous leurs titres, près de Razilly, près de Richelieu, et même près du pape, le chef de l'expédition choisit des pères capucins : d’ailleurs Richelieu lui-même les lui avait indiqués (4). L'expédition, composée de 300 hommes d'élite, accom- pagnée de six Capucins, partit d’Auray le 4 juillet 1632, et arriva en Acadie à La Hève, le 8 septembre de la même (1) Compagnie de la Nouvelle France, 1627, p. 2. (2) Articles accordés par le roy, 29 avril 1627. Articles I, II et II. (3) Goyau. Chap. IT. (4) Arch. Min. Aff. étr. Mém. Amér. Vol. 4, f. 92-98.