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commencer continuer leurs études avec les Capucins qui, au début, furent obligés de se cantonner au fort avec les Français, faute de connaître la langue indienne. C’est ainsi que le premier séminaire français fut fondé en Acadie, proba- . blement dès 1632 ou, au plus tard, en 1633 (1). Les fils de saint François devançaient ainsi de trois ans les fils de saint Ignace, qui ouvrirent leur premier séminaire au Canada français en 1635, tandis que le premier collège anglais de Harvard n'inaugurait ses cours qu’en 1637. Grâce aux missionnaires capucins, c’est à l’Acadie que revient l'honneur d’avoir possédé les premières écoles et le premier séminaire en Amérique. Sans doute, ces maisons, consacrées surtout aux indigènes, cadrent assez mal avec les idées que nous nous faisons actuellement de telles institutions : plusieurs trou- veront bien prétentieux ce titre de séminaire accordé à une organisation si primitive et si précaire. Mais rappelons-nous que es premiers collèges français et anglais en Amérique eurent des berceaux bien humbles et bien frêles. Il en est peu qui se soient développés aussi rapidement que celui des Capucins, puisque, quelques années après sa fondation, il comptait un personnel de douze membres (2). D’autres, plus favorisés par les circonstances, ont duré jusqu’à nous et sont actuellement pleins de force et d'influence. Pourtant, si l’ainé des collèges américains a vu son cours brutalement arrêté par les malheurs de la guerre, alors que l'avenir s'ouvrait devant lui plein de promesses, accordons-lui au moins l'honneur et le mérite d’avoir été le premier à surgir de ce sol jusqu'alors inculte.

(1) Lenhart. Vol. 27, No 3, p. 222, et « L’Acadie et ses missionnaires », p. 23. (2) Bibl. Nat. Man. fr. Nouv. Acq. 9282, f. 94.