RO À jusqu’à présent à l'établissement des colonies françaises, à la conversion des sauvages et aux bons progrès qui se peuvent faire dans toute l'estendue du pays (1) ». On est surpris de constater la résolution tenace du gouverneur d'entretenir les écoles : il comprenait que le rôle de la colonie française en Acadie devait être de civiliser les Indiens, et il considérait justement les écoles comme un excellent moyen d'atteindre cette fin. Les séminaires donc continuèrent à donner l’instruc- tion : « dès cette année mesme (1643) nous eussions été con- traints de renvoyer dans les bois ceux que nous avions déjà baptisés, n’eust esté le dernier effort qu'a fait mon dit sieur d’Aulnay » (2). Il paraît que d’Aulnay ne put « obtenir aucune subvention du trésor public » (3) : les missionnaires plus d’une fois furent sur le point de licencier les élèves indigènes et de ne conserver que l’école proprement dite. Mais le chef leur conseilla d'attendre encore, avant d'en venir à cette extrémité. Vers 1650, l'équilibre s’établit entre les dépenses et les recettes de la colonie, comme nous l'indique le testament du gouverneur (4). De leur côté, ces hommes « aux pieds chaussés de san- dales » (5) ne ménagèrent pas leurs peines : malgré les diffi- cultés qu’ils avaient à surmonter pour visiter les différents groupes d’Indiens, ils ne limitèrent pas leur zèle à la capitale de l’Acadie : leur activité rayonna dans tout le pays. Ils éta- blirent dés stations permanentes au Fort Pentagoët (Castine, Maine) 1632-1654 ; au Fort Saint-Jean (Nouveau Brunswick) (1) Bibl. Nat. Man. fr. 18.593. (Mémoire). (2) Bibl. Nat. Man. fr. Nouv. Acq. 9282, f. 86. (3) Candide, 11. (4) Arch. Nat. Ordres religieux. S. 3.706, (5) Finley, p. 25. .