Ne trouver dans leur nombre qui seraient capables de lui succéder et, peut-être même de faire une petite pépinière: de maîtresses d'école pour répandre dans le pays » (1). Cette école, ou plutôt ce couvent, construit par les Acadiens à la demande de leur curé, devait donc avoir des dimensions respectables puisqu'il recevait des pensionnaires. L'entretien de ces deux écoles de garçons et de filles était assuré en partie par le budget curial, et en partie par les dons des Acadiens, trop heureux de procurer à leurs enfants une instruction religieuse et française. La colonie, livrée à des compagnies commerciales trop souvent égoiïstes, était devenue la victime de ceux qui auraient dû l’entretenir et la sauver. Après le traité de Bréda, elle dépendit directement de la Cour qui, par suite d’une politique mal suivie, fit assez peu pour elle. Quant à l'instruction, elle ne s’en occupa pas plus qu’en France. Sans doute, les gouverneurs français de l’Acadie, dont les enfants fréquentaient le couvent et l’école paroissiale, durent contribuer plus efficacement à l'entretien des écoles. _« Le grand vicaire Petit comprenait l'importance de consolider ces commencements d'instruction primaire » (2) et lui-même apportait tous ses soins et toutes ses économies à l'œuvre naissante. Surchargé par un trop lourd ministère, il profita du passage de l’évêque en Acadie pour lui deman- der de nouveau un aide. Le prélat asquiesça à ses désirs (3) ‘et lui donna un sulpicien, l'abbé Geoffroy. Ce jeune abbé, parisien de naissance, doué d’une certaine fortune, se donna tout entier à sa nouvelle mission. Le curé, tout en se réser- (1) Bibl. Nat. Man. fr. Nouv. Acq. 9273 f. 100 à 106. (2) Casgrain (2), p. 66. (3) Bibl. Nat. Man. fr. Nouv. Acq. 9273. f. 103.