tant de travaux, fut grandement affectée par ces désastres. Jugeant que sa fortune pourrait être employée plus fructueu- sement ailleurs, et qu'il était inutile de bâtir sur le sable, au printemps de 1692, il retourna à Québec.

L'abbé Mandoux, des missions étrangères, vicaire (1693- 1695) puis curé (1695-1701) de Port-Royal, s’occupa très probablement, lui aussi, des écoles. Son vicaire, le sulpicien Claude Tronson, reçut de son supérieur, M. Tronson, la mission de fonder un séminaire à Port-Royal (1). « À cette époque, les prêtres du séminaire, comme aussi les Sulpiciens projetèrent la fondation d’un séminaire à Port-Royal; ils durent abandonner leur dessein, après la décision prise par le roi de confier les paroisses de l’Acadie à des religieux récollets » (2). L'un de ceux-ci, Félix Pain, chanté par Longfellow (3), occupa la cure de Port-Royal en 1701. « Il est étonnant de voir la persistance de ce désir de la fondation d'un séminaire en Acadie » (4), d'autant plus que les circons- tances ne s’y prétaient guère : les Acadiens et leurs mission- naires n'étaient pas riches, et les écoles étaient à peine construites que les invasions anglaises les faisaient dispa- raître. Les récollets voulurent, eux aussi, construire un séminaire à Port-Royal. « Le couvent des récollets à fonder à Port-Royal mauvais projet ; les bons pères ne pourront s'y établir ni subsister sans être à charge au peuple », écrit, le 27 septembre 1699, le gouverneur Villebon (5). Dans l'impossibilité de réaliser leur dessein, les récollets s’occu-

(1) L’Acadie. Ses missionnaires. P. 41.

(2) L’Acadie. Ses missionnaires. P. 37.

(3) Évangeline (Père Félicien).

(4) Casgrain (2), p. 79.

(5) Bibl. Nat. Man. fr. Nouv. Acq. 9281 f. 210.