es ! jours de traversée très orageuse, fut bien surprise d’en trouver les habitants réduits à la dernière misère : leur ville ayant É été prise, pillée et brûlée plusieurs fois par les Anglais » (1). | Elle écrit à ses compagnes, le 27 octobre de la même année : « Notre église est dans une pauvreté affreuse. Elle n'est couverte que de paille, les murs ne sont faits que de colombage, les vitres ne sont que de papier... le Saint Sacre- ment n’est conservé que dans une petite boîte de bois. Les Anglais enlevèrent un tabernacle qui était propre, les vases sacrés et tout le reste. Nous avons bien de quoi y exercer les vertus chrétiennes surtout la foi, l'espérance, la pauvreté et le dépouillement de toute chose » (2). Ses regards de reli- gieuse se sont tout d’abord portés sur l’église, mais sa lettre ne nous révèle pas moins le pitoyable état de la Colonie. Le curé, ne recevant alors que cent livres par an du gouverneur, pouvait difficilement, même en y ajoutant la dîme des champs appauvris et dévastés, lui offrir des ressources considérables. _ La sœur, sans se décourager, groupa les petites filles autour d'elle et leur fit la classe. Le gouverneur, la voyant à la fois si pauvre et si précieuse pour la colonie, écrivit au ministre, le 27 février 1703 : « Je crois qu’il est nécessaire de lui accorder quelques petits secours, afin de l’aider à subsister et de faire un établissement, sans quoi, elle sera obligée de retourner en France » (3). Le ministre se montra proba- blement favorable à cette demande, car la religieuse « resta jusqu’à la conquête définitive de Port-Royal, et rendit de grands services à l'instruction » (4). (1) Faillon. II, p. 173. €) Arch. dép. de la Seine-Inf. Fond. des Ursulines de Rouen. (3) Arch. de la marine. Lettres de l’Acadie. 1703. (4) Congrès du Parler Français, p. 36.