Se DR

Royal, le pére Félix Pain était à la tête de la paroisse de Beaubassin, la plus peuplée du pays. Il dut se livrer d’une manière toute spéciale à l'instruction des enfants, puisqu'il a eu l'honneur de servir de prototype au Père Félicien de Évangéline » (1).

« Et le Père Félicien à la fois prêtre et pédagogue du village, leur avait appris leurs lettres dans le même livre, ainsi que les hymnes de l'église et le plain-chant » (2). Nous savons gré à ce poète immortel d’avoir montré le prêtre acadien sous son vrai jour, et d’avoir ainsi sauvé de l'oubli, . Je nom d’un de ces nombreux et admirables éducateurs. Nous savons que le village si prospère des Mines eût son école sous le régime français et dès à la fin du dix-septième siècle (3). Sans doute elle disparut pendant les invasions répétées des Anglais (1704-1710), mais plus d’une raison nous porte à croire que les Acadiens la rebâtirent et qu'elle fonctionna encore sous le régime anglais. En effet quatre jeunes Acadiens des Mines, devenus prêtres dans la suite, appartenant à des familles différentes, furent expulsés en 1755. En France, on les mit au petit séminaire : trois ans plus tard ils commençaient leur philosophie. Ils avaient donc fait leurs études primaires, avant d’aller en France, et tout probablement en Acadie, dans leur village natal. D'ailleurs «on ne peut guère douter que dans une paroisse bien organisée comme l'était celle de Saint- Joseph, aux Mines, il n’y eût une ou plusieurs écoles floris- santes » (4). Le sulpicien Breslay, homme très intelligent et de très haute valeur, tint pendant quelque temps (1724-1730),

(1) Lauvrière. I, p. 188.

(2) Longfellow. Evangéline. (3) Cf. p. 54.

(4) Melanson, p. 35 et 36.