en. truction anglaise. Un gouvernant, un tant soit peu psychologue, eût vite compris qu'étant données les circonstances, de telles manœuvres étaient vouées à l’insuccès et devaient produire un effet contraire à celui que l’on désirait. Les preuves de cette pression impolitique abondent. «Les Anglais mettent une application particulière à séduire les Acadiens. Armstrong soumet leurs prêtres à des vexations inouïes.. Il prétend que le grand vicaire de l'Acadie sera nommé par le Saint-Siège » (1). Cet Armstrong faisait insulter le curé de Port-Royal dans son église, et même fouetter des Acadiens pour leur faire proférer des accusations contre leur curé (2). Les missionnaires apportaient avec eux l'amour de la langue française : un autre gouverneur rappelle à l’évêque de Québec que les prêtres catholiques ne peuvent être admis sans sa permission (3). Le gouverneur montrera bientôt à ce même évêque qu'il refuse aux prêtres catholiques l'entrée du pays (4). On décrète même de « chasser de la Nouvelle-Écosse les prêtres catholiques, leur substituer des ministres protes- tants français, ouvrir des écoles écossaises et accorder des faveurs à tous ceux des habitants qui passeront au protestan- tisme et feront apprendre l'anglais à leurs enfants » (5). Pour remplacer les prêtres dans les écoles, d’autres professeurs de choix se mettront, moyennant un fort salaire, à la disposition des enfants français. «Et dans le dessein de convertir les dits habitants français à la religion protestante... vous devez encourager par tous les moyens en votre pouvoir, l'instruction (1) Report on Can. Arch. 1904, p. 163. (2) Casgrain (2), p. 324. (3) Akins. Pub. Doc., p. 122. (4) Rep. Can. Arch. 1892. Lettre 1er Nov. 1749. (5) Rep. Can. Arch., 1904, p. 109.