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anglaises protestantes et des ministres français protestants et, en donnant les encouragements nécessaires à ceux des Acadiens qui se conformeront à la religion protestante et enverront leurs enfants aux écoles anglaises, à la prochaine génération, ils seront en grande partie de vrais sujets protestants » (1). L'année même qui suivit la chute de Port-Royal, le colonel Nicholson fit appel à la Société pour la Propagation de l'Évangile dans les pays étrangers afin d'obtenir un ministre protestant (2). Enfin en 1727, arriva à Annapolis M. Watts, ministre anglican et habile instituteur. Il fit construire une école qui s’ouvrit l’année suivante (3). Étant donné le carac- tère des Acadiens et les instructions qu’ils durent recevoir de leur curé, il semble peu probable que cette école eût une grande influence sur eux ; mais les enfants de la garnison anglaise durent la fréquenter. Jean-Baptiste Moreau, un ministre français protestant au service de l'Angleterre, se dévoua pour convertir les Acadiens à la foi anglicane (4) «et ramener à la vérité », comme il le disait lui-même, «un grand nombre de personnes qui souffraient sous le poids de l'erreur et de l'ignorance » (5). Quel fut le résultat de tout ce déploie- ment d'activité pour séduire les Acadiens ? Un historien anglais nous l’avoue laconiquement : «Le plan politique du gouvernement resta sans chance de succès : la déportation de 1755 en est un commentaire suffisant » (6). On essaya aussi de se concilier les Indiens par les mêmes moyens. « Le gouverneur de la Nouvelle-Angleterre crut donc
() Richard. I, p. 219.
(2) Pascoe. Records of the S. P. G., p. 107. (3) Pascoe. Records of the S. P. G., p. 107. (4) Thibeau, p. 44.
(5) Nova Scotia. Hist. Soc. Vol. 7, p. 125. (6).Bingay, p. 10.