CHAPITRE IV
Fin du régime français en Acadie.
I. — Écoles et couvent à Louisbouré (1713-1759).
Le Cabinet de Versailles ressentit profondément la prise
de Port-Royal. Désespérant de pouvoir le reprendre, il décida de reconstituer une nouvelle Acadie sur l’île du Cap Breton, désormais appelée Ile Royale ; contrairement à son habitude, il poussa le projet avec vigueur et plus de 30.000 livres dispa- rurent dans les fortifications de Louisbourg, capitale de l'Ile Royale. On fit des appels pour attirer les Acadiens de la . Nouvelle-Écosse autour de la forteresse : malheureusement,
l’île n’offrait des ressources que pour les pêcheurs et les h commerçants. Ces deux industries suffirent pourtant à donner É à l'Ile Royale un développement considérable ; de nombreux colons lui venaient directement de France. En 1718, cinq ans . après sa fondation, la colonie comptait près de 1.400 habi- tants ; en 1726, plus de 3.000. Désireuse de fonder une colonie modèle, la France n’oublia même pas l'instruction des enfants.
Pendant que des frères de Saint-Jean de Dieu donnaient leurs soins aux malades dans le grand hôpital de Louisbourg (1), les pères récollets furent chargés du ministère et de l’ins- truction dans toute l’île. La cour exigea le maintien absolu
de ces religieux pour les besoins des colons : « Faites en
(1) Report on Can. Arch. 1904, p. CCXXXVIN.