= 07 — volontiers dans les vues de leur évêque et résolurent d'y fonder une mission » (1). Trop pauvre pour subvenir aux frais de la fondation, l’évêque s’adressa au ministre qui lui conseilla de différer l'affaire (2), sous prétexte que la colonie . n’était pas encore assez développée. Une autre requête, signée par le gouverneur de Louisbourg, n'eut pas plus de succès. Monseigneur de Saint-Vallier conseilla alors aux religieuses d'entreprendre la fondation sans argent, les assurant que la Providence les aiderait. Comme la congrégation hésitait, une religieuse, Sœur de la Conception, « très propre à l’instruc- tion, mais qui n'avait aucune intelligence pour la conduite des affaires temporelles » (3), s’offrit pour tenter cette pieuse entreprise. La supérieure refusa ; la sœur, avec la permission de l’évêque, partit quand même pour Louisbourg (mai 1727) où son arrivée causa une grande joie dans la colonie. En décembre de la même année, elle groupait déjà vingt-deux jeunes filles désireuses de s’instruire. Les paroisses voisines lui adressèrent bientôt d’autres élèves. Les colons cédaient librement et joyeusement au couvent tous les secours que le roi leur accordait pour aider leur installation sur l'Ile Royale. Il fallait du renfort : les religieuses de Montréal refusèrent de se joindre à la rebelle, partie sans permission de la supé- rieure : Sœur de la Conception se vit donc obligée de s’adjoindre deux demoiselles laïques. Par une lettre du 11 avril 1730, le roi accordait une rente annuelle de 1.500 livres pour l'entretien des filles de la Congrégation de l’Ile-Royale, «où elles sont très nécessaires pour l'instruction des jeunes () Faillon. II, p. 307. (2) Arch. de la Marine, Dépêches de 1724, p. 1116. (3) Faillon. IF, p. 312.