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filles de la colonie » (1). Malgré l’aide royale et le dévouement
de Sœur de la Conception, le couvent n’ayant qu’une religieuse
ne pouvait guère se développer. Le gouverneur de l’île a beau faire ressortir les qualités de la fondatrice, qu’il nous peint comme jouissant d’un « esprit vif, facile, insinuant et d'un talent et d’une adresse rare pour l'éducation des enfants » (2), les religieuses de Montréal refusent toujours de la rejoindre. Monseigneur Dosquet, successeur de Saint-Vallier, la rappela donc à Québec vers 1732, bien que le gouverneur l'assurât « que la conduite de cette sœur était très édifiante et qu'elle était aimée et respectée » (3). Trois autres religieuses la remplacèrent en 1733 (4); elles se logèrent dans «une maison construite en bois, avec deux petites ailes aux extré- mités, accompagnée d’une cour du côté de la façade et de l’autre du jardin» (5). Les élèves devinrent si nombreuses que le couvent réclama de nouvelles sœurs ; deux autres avec deux auxiliaires laïques lui arrivèrent en 1734. Ces institu-
trices échappèrent aux critiques du traître Pichon qui ne
manquait pourtant aucune occasion de dénigrer dans ses lettres tout ce qui appartenait à la France (6). « Nous avons ici, écrit-il, des dames religieuses qui se disent de la commu- nauté établie à Québec : leur occupation est de voir à l’'édu- cation des jeunes filles : et elles sont vraiment des femmes de vraie piété» (7). La fondatrice, Sœur de la Conception, née Marguerite Roy, de Laprairie, se retira tristement à la maison
(1) Archives de la marine. Dépêches de 1730, p. 43.
(2) Lettre de Saint-Ovide au ministre, 22 décembre 1732. (3) Le même au prélat : lettre citée par Faillon, II, p. 342. (4) Faillon, II, p. 345.
(5) Report on Can. Arch. 1904, p. 184.
(6) Arch. de Rennes. Correspondance de Pichon.
(7) Pichon, p. 203. a