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On se hâta même de détruire, autant que possible, les traces de cette hécatombe sans précédent dans l’histoire des nations civilisées (1). Plus tard et de nos jours même, de soi-disant historiens, par ignorance ou par mauvaise foi, ont essayé de souiller la victime ou tout au moins d’excuser les auteurs du drame de 1755 et, si possible, de les transformer en héros. Libre à ces écrivains de plonger leur plume dans le sang innocent. Pour nous, ce n'est qu'avec répugnance et par nécessité d’être complet, que nous avons osé évoquer ces révoltantes cruautés. Laissons tomber le rideau sur cette lugubre tragédie et jetons un rapide coup d'œil sur les programmes scolaires acadiens, tels qu'ils étaient sous le régime français, clos d'une façon si tragique.

III. Proéramme des écoles acadiennes (1604-1759).

‘Les documents relatifs à l'existence des écoles acadiennes, déjà rares, se font encore plus rares, quand il s’agit des programmes ou des méthodes suivis dans ces modestes foyers d'instruction ; aussi nos recherches personnelles, si efficacement secondées par de dévoués collaborateurs, sont- elles loin d’avoir fait toute la lumière désirable sur ce sujet. De 1604 à 1632 les apôtres de la langue s’adonnent, faute d'élèves français, exclusivement à l’enseignement des indi- gènes ; avec grande patience, ils apprennent à ces Indiens à prononcer les syllabes, les mots et les phrases de notre langue. Avides de pouvoir causer avec les colons, attirés aussi par l'attrait de la nouveauté, les Souriquois se font un point d'honneur d'apprendre le français. Mais comme la

() Richard, vol. II, p. 43, et chap. 33 et 32.