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lecture et l'écriture n'ont pas à leurs yeux un but aussi pratique et exigent plus d'attention et de temps, ils se contentent d'admirer les images des livres sans chercher à en dérober les secrets (1).

Les colons d'Aulnay d'où est sorti le peuple acadien ouvrent en 1632 l’époque vraiment coloniale. Le cardinal Richelieu donne aux Capucins l’ordre d'ouvrir des séminaires pour recevoir des petits indiens (2) qui y étudieront à la fois les sciences humaines et divines. Quand ces enfants auront acquis une certaine connaissance « d'instruction élémentaire et de la doctrine chrétienne » (3) ils seront rendus à leurs parents. Däns ce séminaire, le visage pâle du blanc contraste avec le teint bronzé de l’indien ; dans cette école des Capu- cins, comme dans celle de Madame de Brice et plus tard dans les nombreuses écoles créées par les missionnaires ou les religieuses, on ne se contenta pas d'enseigner la langue française : le petit indien peut déjà l'avoir apprise de ses parents ou par ses rapports continuels avec ses compagnons français. Le travail de ceux-ci soutient le courage hésitant de l'indien qui toujours regrette ses bois et ses rivières. Encou- ragés par l'exemple de leurs camarades, soutenus par la vigilance de leurs maîtres, les élèves indiens finissent par acquérir une instruction au moins élémentaire. « En 1645, on amena en France un étudiant indien du séminaire. Il plut beaucoup à la cour et la reine elle-même le trouva suffisamment instruit pour lui confier la commission de retourner en Acadie pour travailler à la conversion de son peuple » (4). Aucun

(1)/Cf; ch::1; art, IL'et/E[E

(2) Lenhart, vol. 27, 3, p. 223. (3) Thibeau, p. 18.

(4) Thibeau, p. 21.