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son droit aussi bien que son privilège ; aussi n'y avait-il pas plus d'occasion pour ces prêtres de faire mention spéciale de leur devoir de professeur que de ceux de prêtre, en autant qu'il s'agissait de la population française... Catéchiser
et enseigner les enfants de leur troupeau acadien était tout
aussi naturel que de célébrer la messe... Ainsi s'explique que dans les huit ou dix volumes des relations des Jésuites, relatifs au travail de cet ordre en Acadie, à peine y a-t-il une seule référence aux écoles » (1).
La rareté des sources historiques sur les anciennes écoles acadiennes vient donc du fait que l'instruction primaire offrait un aliment peu intéressant pour les lettres ou mémoi- res, envoyés en France par les missionnaires ou les officiers de la colonie. Elle vient aussi de la destruction souvent répétée des écoles et des presbytères acadiens qui nous auraient conservé de précieux renseignements, et de la des- truction systématique par les mêmes ennemis de l’Acadie, et dans un dessein inavouable, de papiers importants se rapportant à la colonie acadienne pendant le dix-huitième siècle (2). Nous pouvons cependant indirectement nous faire une idée de l'instruction donnée en Acadie, soit en nous rappelant les dispositions d'esprit des instituteurs et des colons à l'égard des écoles, soit par des résultats connus des écoles acadiennes. A cette époque plus qu'aujourd'hui, le paysan français, conservateur de ses traditions et de ses coutumes qui lui apparaissaient indiscutablement comme les meilleures, n'avait d'autre idée en se transportant en ces
() Bingay, I (2) Richard. Vol. I, p. 1. Vol. II, p. 43, et Arch. Colonies, série C., vol. IL, f. 534.