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truction du peuple, l'instruction primaire en France au XVII siècle, était loin d’être aussi répandue et aussi complète qu'aujourd'hui.

Les missionnaires ont-ils transporté cette méthode en Acadie ? Pour le Canada français, il n’y a aucun doute qu'ils ont conservé cette méthode peu pratique d'enseigner le fran- çais : le séminaire de Québec conserve encore des psautiers latins et l'alphabet français dont se servirent les Jésuites pour enseigner les premiers colons français. Rien ne révèle cette manière de faire en Acadie ; au contraire cette méthode s’y heurtait à de graves obstacles qui durent la faire supprimer. La difficulté des missionnaires à apprendre la langue indien- ne, la nécessité d’instruire ensemble Indiens et Français durent montrer à ces religieux combien peu rationnelle était la méthode d'apprendre une langue en commençant par en

apprendre une autre. Il semblerait donc que cette coutume

aussi vénérée que peu pratique, au contact de la froide réalité, a dû, en Acadie, se condamner elle-même, en vertu de ces nombreux inconvénients. HR,

L'histoire du premier étudiant acadien, Mathieu Martin (1), nous montre que l'instruction, donnée à Port-Royal par les Capucins, ne le cédait en rien à celle des autres pays. Les notaires qui se sont succédé dans les différentes paroisses acadiennes se formaient dans ces écoles, et leur style simple, correct et parfois même élégant, fait honneur à leurs maîtres ; de 1700 à 1755, au moins quatre jeunes acadiens reçoivent l'instruction primaire dans les écoles de Port-Royal et de Grande Prée, avant de passer au Canada ou en France, pour

() Cf. Chap. Il, art. I.

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