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y faire leurs études secondaires et leur théologie. D'autre part, n'oublions pas que les fils des gouverneurs et des officiers s’asseyaient à l'école sur les mêmes bancs que les fils des colons. Futurs chefs de la colonie, il va de soi que leurs parents, désireux d'assurer l'avenir de leurs enfants, tinrent compte d'une manière spéciale du conseil adressé en 1665 par le roi au chef de la colonie acadienne : « L'éduca- tion des enfants étant le premier devoir des pères à leur égard » (1), ils doivent y apporter grand soin pour les bien faire instruire. Détail curieux sur les écoles françaises, pendant le régime anglais : Othon Robichaud, à Port-Royal en 1742 et déporté en 1755, savait très bien lire le français et l'anglais. Cela nous laisserait croire qu'après la conquête, on enseignait aussi l'anglais dans les écoles françaises ; cette addition aux programmes scolaires s’expliquerait facilement, car elle répon- dait à des besoins nouveaux, créés par une situation nouvelle, et surtout au désir des gouverneurs anglais, soucieux nous l'avons vu au chapitre précédent, de voir les Acadiens apprendre la langue anglaise.

État de l'instruction en Acadie.

È IV.

Les documents signés par les Acadiens projettent aussi É un peu de lumière sur l’état mal connu de leur instruction. É Malheureusement ces pièces ne sont pas aussi nombreuses qu’on le désirerait et parfois même nous induiraient plutôt en erreur. Ainsi, les nombreux Acadiens, jetés par leurs bourreaux sur les côtes de‘la Nouvelle-Angleterre, signent plusieurs requêtes adressées au gouverneur anglais ou au roi

(1) Nouvelle-France. Documents historiques. I, p. 9.