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CHAPITRE V
Les écoles françaises de la Nouvelle-Écosse (1755-1874).
I. — Situation difficile du français en Nouvelle-Écosse.
L'Acadie, devenue la Nouvelle-Ecosse, ne fut divisée en
trois provinces, comme elle l’est aujourd’hui, que plusieurs
années après la conquête anglaise. Pour plus de clarté, négli- geant l’ordre chronologique, nous considèrerons l’Acadie comme déjà divisée en trois parties : la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick et l’île du Prince Édouard.
Après l'expulsion de 1755 et les razzias organisées qui se prolongèrent encore pendant quelques années, la Nouvelle- Écosse ne comptait que quelques centaines d’Acadiens, cachés dans les bois ; les autres étaient prisonniers à Halifax ou tra- vaillaient comme de véritables mercenaires au profit de leurs maîtres (1). Cependant, à partir de 1770, deux groupes d’Aca- diens se forment : l'un sur les bords de la baie de Sainte- Marie, l’autre au Cap Breton. Grâce à leur prodigieuse natalité, le recensement de 1771 indique 1.300 Acadiens en Nouvelle-Écosse ; en 1790 ils sont plus de 2.000 et, en 1815, ils atteignent le chiffre de 8.000.
Sous le régime français (1604-1759) les missionnaires se faisaient éducateurs dans un triple dessein : donner aux
(1) Rameau, II, p. 200.
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