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Acadiens l'instrument nécessaire à la vie, leur faciliter l'étude de la religion et enfin, s'attacher les indigènes en leur appre- nant le français. Mais dé 1710 à 1755, les Anglais ne se proposent, en instruisant les Acadiens, que deux fins : les gagner à l'Angleterre et à la religion protestante en leur ouvrant des écoles tenues d'ordinaire par des ministres pro- testants (1). Pour agir efficacement sur eux, ils n’épargnèrent rien et leur envoyèrent même des instituteurs sachant le français. Après l'expulsion, l’enseignement officiel ne tend plus qu’à établir solidement dans le pays la religion anglicane, et c’est « La Société pour la Propagation de l'Évangile dans les Missions Étrangères » qui, de 1750 à 1834, monopolisa l’enseignement officiel.
Toutefois le succès de la religion d'état se trouvait mena- cé, d’un côté par quelques maîtres d'écoles ambulants qui songeaient plus à gagner leur pain qu’à propager l'évangile, et de l’autre par quelques écoles libres qui, depuis 1750, s’établissaient à Halifax. Pour conjurer cette menace contre la religion anglaise, le 28 juin 1766, la Nouvelle-Écosse pro-
mulgua sa première loi sur les écoles. Cette loi restreignait
plutôt les moyens d'instruction puisqu'elle défendait, sous des peines très graves, d'établir des écoles dans la province sans permission préalable, et qu’elle obligeait les instituteurs à se munir d’un diplôme officiel. Le dernier paragraphe visait les catholiques et s’adressait naturellement aux Acadiens. «Si quelque partisan du pape, papiste ou professant la religion du pape, est assez téméraire pour établir une école dans la province et est découvert, un tel délinquant, pour chaque
(1) Bingay, p. 5-9.